Seul et unique recueil d'Antonin Lorran, poète né au milieu du XXème siècle, "Les épines" apparaissent comme un météore qui a traversé le ciel littéraire français en y laissant une traînée lumineuse et singulière.

Les textes, écrits de 1972 à 1988, universalisent avec force et simplicité la douleur d’aimer en plaçant la solitude comme son corollaire inéluctable.

Aimer fait souffrir et souffrir fait écrire.
Les maux se créent et deviennent le terreau fertile d'un champ d'amour.
Sa plume, à fleur de peau, revendique un impérieux besoin de souffrance pour libérer toute sa poésie et lui permettre d’accomplir le grand œuvre.

Plonger au cœur du désespoir, explorer les profondeurs intimes des fibres amoureuses, exprimer l’indicible pour devenir et vivre enfin ce que l’on naît : là est la véritable transformation du poète, là est son chemin de vie.
Comme une initiation nécessaire à l'alchimie suprême de deux âmes qui s'aiment. Sa poésie protéiforme refuse de s’enfermer dans un carcan rationnel et académique.
Composés en alexandrins, en hexamètres ou en vers libres, les textes font écho à une histoire personnelle mais la magnifient pour atteindre l'universalité.

Antonin Lorran n’appartient à aucune école : c’est un artisan de la douleur qui pose chaque pierre de son mal-être avec une précision rigoureuse pour bâtir un édifice intemporel.
Chacun peut se reconnaître au fil des pages de ce livre et s’identifier à l’auteur : voilà le paradoxe et l’ambigüité de celui qui n’a de cesse d'écrire sa solitude.